Mon ChallengeAZ 2022 a pour fil conducteur Louis Camille Jean, mort pour la France en 1915, dont j’ai trouvé le diplôme d’honneur lui rendant hommage (voir Des ampoules mais pas que!). Il rend compte des informations le concernant que j’ai trouvées ici et là. J’espère ainsi faire sortir Louis Camille de l’oubli et qu’il revive dans les mémoires.
Cet été, avant la fin des vacances et de remonter vers l’Ile-de-France, je suis allé faire un tour au cimetière de Claret. J’avais un peu le fol espoir de trouver une trace de Louis Camille. A vrai dire, je n’avais pas encore bien intégré le fait qu’il avait été porté disparu et les conséquences que cela pouvait avoir sur une éventuelle sépulture. La visite d’un cimetière me procure toujours beaucoup d’émotion, et celui-ci n’a pas dérogé à la règle. En particulier quand j’ai découvert pour certaines sépultures le nom des défunts inscrit sur une plaque en forme de cœur.
Évidement, je ne me suis pas arrêté là, et c’est encore MémorialGenWeb qui m’a fourni plus qu’une piste mais une réponse. En effet, une recherche dans la rubrique SépulturesGenweb avec le nom de Louis Camille Jean a donné comme résultat : Nécropole nationale Notre-Dame-de-Lorette à Ablain-Saint-Nazaire dans le Pas-de-Calais.
Il y a donc une pour Louis Camille dans une nécropole nationale. Nécropole vient du grec ancien nekropolis qui signifie « cité des morts ». Une nécropole nationale est un cimetière militaire appartenant à l’Etat. On compte en France 256 nécropoles nationales dans lesquelles reposent 740 000 dépouilles de soldats dont 240 000 en ossuaires. Près de 90% de ces soldats sont des combattants de la Première Guerre mondiale.
Le 29 décembre 1915 est voté une loi qui institue la création de nécropoles nationales. Celles-ci doivent regrouper les dépouilles des soldats « Morts pour la France » près de l’endroit où ils sont tombés. Les sépultures, individuelles ou collectives, sont perpétuelles et entretenues par l’Etat. Le regroupement permet d’éviter le transfert de milliers de corps, facilite l’entretien des tombes et assure aussi une égalité de traitement de celles-ci.
Une disposition-type est adoptée en 1928 pour toutes les nécropoles nationales. Les tombes sont alignées en rangées, comme dans l’alignement d’une armée, et le drapeau tricolore est au centre de cette composition. Les confessions des soldats sont représentées par des emblèmes sur les tombes individuelles. Il y a également sur ces dernières une plaque avec l’identité de la dépouille enterrée avec la mention « Mort pour la France ». Les ossuaires sont généralement matérialisés par une stèle.
La nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette est la plus vaste de France, regroupant les dépouilles des soldats morts entre 1914 et 1918 lors des combats d’Artois et de Flandre. Elle se situe sur la commune d’Ablain-Saint-Nazaire à quelques kilomètres au nord d’Arras dans le Pas-de-Calais. Le cimetière créé en 1915 est agrandi les années suivantes afin d’y recevoir les corps de soldats de plus de 150 cimetières de la région. Dans ce lieu, reposent plus de 40 000 soldats, dont la moitié en tombes individuelles, tandis que l’autre moitié est répartie en 7 ossuaires. A milieu des tombes se trouve une basilique ainsi qu’une tour-lanterne haute de 52 mètres. Les 2 monuments sont l’œuvre d’un architecte lillois, Louis Cordonnier.
Pour continuer, je me suis connecté à Geneanet pour accéder à la base du projet « Sauvons nos tombes » afin de voir si je pouvais trouver quelque chose. Je découvre alors que 19 483 photos de tombes individuelles de la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette ont été mises en ligne depuis début octobre. C’est fantastique! Je profite de ce moment pour remercier toutes les personne qui contribuent à ce projet et qui permettent de préserver le patrimoine. Je lance ma recherche et… je retrouve Louis Camille, soldat du 281e RI, mort pour la France le 11 mai 1915.
Je dois avouer que j’ai été très ému quand j’ai contemplé la photo. Au fil de mes recherches et du challenge, je me suis attaché à Louis Camille. C’est comme s’il faisait partie de la famille. Par la suite, en regardant cette croix, je me suis posé des questions. En effet, Louis Camille a été porté disparu le 11 mai 1915 et le jugement d’octobre 1917 indique que son décès ne saurait être douteux. Or, la présence d’une tombe individuelle laisse entendre que sa dépouille a été identifiée. A-t-il été retrouvé alors? Est-ce une sépulture symbolique établie selon son acte de décès? Je suis ouvert à toutes les réponses.
La sépulture de Louis Camille nous ramène à la journée du 11 mai 1915. A demain donc pour suivre son déroulement.
Sources & crédits
Poudou99 – La colline de Notre-Dame-de-Lorette vue depuis les hauteurs de Souchez
Genanet – Sauvons nos tombes Cimetière communal de Claret
Wikipédia – Liste des nécropoles nationales
Gallica – Journal Officiel de la République Française du 31 décembre 1915
G.Garitan – Vue de la Nécropole nationale de Cerny-en-Laonnois et de la chapelle
Chemins de mémoire – La nécropole nationale de Notre Dame de Lorette
Podou99 – Nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette
Geneanet – Sauvons nos tombes Nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette
C’est toujours très émouvant de tomber sur une tombe, tu fais un super travail de mémoire pour ton ancêtre sur ce challengeAZ
Tout à fait, beaucoup d’émotions à ce moment. Merci. Juste une précision, Louis Camille n’est pas un ancêtre juste le hasard d’une rencontre 😊
Depuis que j’ai lu « Au revoir là-haut » je ne vois plus les nécropoles nationales de la même façon…
Je n’ai pas eu l’occasion d’en voir une, mais ce challenge m’en a donné l’envie
Attachement au fil des recherches pour toi mais aussi au fil des lectures pour nous. Ce billet est très émouvant bravo pour ton enquête.
Merci Béatrice, cela me touche beaucoup ☺