Mon ChallengeAZ 2022 a pour fil conducteur Louis Camille Jean, mort pour la France en 1915, dont j’ai trouvé le diplôme d’honneur lui rendant hommage (voir Des ampoules mais pas que!). Il rend compte des informations le concernant que j’ai trouvées ici et là. J’espère ainsi faire sortir Louis Camille de l’oubli et qu’il revive dans les mémoires.
Le village de Claret comprend plusieurs hameaux disséminés ici et là dans la plaine au pied de la montagne du Causse et de la Crête de Taillade. Le hameau des Embruscalles qui se situe à environ 3 kilomètres du bourg est le plus important de ceux-ci. En 1881, trois ans avant la naissance de Louis Camille, en 1881, il comptait 112 habitants sur les 634 de la commune toute entière.
Une des premières questions que je me suis posée en trouvant le diplôme d’honneur de Louis Camille est la suivante : la maison des grands-parents de mes enfants aux Embruscalles est-elle celle où a vécu Louis Camille? Bonne question! Quelques mots, tout d’abord sur cette maison. Celle-ci est une ancienne magnanerie. Une magnanerie (ou magnanière) est le lieu ou était pratiqué la sériciculture, autrement dit l’élevage de vers à soie. Le nom vient de l’occitan « magnan » qui désigne le ver à soie (la chenille) du papillon « bombyx mori » (bombyx du mûrier). La sériciculture consiste à élever les vers à soie pour obtenir des cocons, à dévider ceux-ci et à filer la soie ainsi obtenue. Il est nécessaire de cultiver des mûriers car leurs feuilles servent de nourriture aux vers à soie. Chaque chenille produit environ 1 kilomètre de soie pour fabriquer un cocon. Ce type de culture s’est développé dans les Cévennes à partir du XVIe siècle. Elle a progressivement disparu à partir de la fin du XIXe siècle à cause des maladies et l’invention de la viscose, la soie artificielle.
De nombreux mûriers présents à proximité de la maison témoignent de son passé. Est-ce que les ancêtres des Embruscalles de Louis Camille pratiquaient la sériciculture? Je ne sais pas! Ils sont décrits comme agriculteurs, propriétaires au cours du XIXe siècle. Mais, pour en revenir à ma question initiale, il n’y a qu’une solution pour y répondre : le cadastre.
Dans un premier temps, j’ai consulté le tableau d’assemblage du plan cadastral de Claret établi en 1835. Bien que notre hameau se trouve dans la section A des Embruscalles et Travers de Taillade, la maison est située dans une avoisinante. C’est dans la section E du village et de la Matane que je l’ai retrouvée. Sa construction est donc antérieure à 1835! J’ai alors un numéro de parcelle correspondant, mais mes recherches se sont arrêtées ici. En effet, je me retrouve dans le même cas que pour les successions : les états de sections et les matrices des propriétés ne sont pas en ligne. Je devrai donc me déplacer si je veux en savoir plus. En résumé, je ne sais pas pour l’instant si la maison familiale était celle de Louis Camille. Par contre, je vois qu’elle a subi des agrandissements au cours du temps au vu de la délimitation des pierres sur sa façade. Cela attise encore plus mon envie de découvrir son histoire.
Après le sud de la France, un petit retour dans le nord pour la lettre suivante. A demain donc!
Sources & crédits
Archives départementales de l’Héraut – 3 P 3506 Tableau d’assemblage, plan cadastral napoléonien 1835
Géoportail
Wikipédia – Magnanerie
EMLACH – Vers à soie dans la magnanerie
Office du tourisme Cèze-Cévennes – Le ver à soie
Je ne connaissais pas ce terme, magnanerie… C’est rare que les états de section soient en ligne, c’est bien dommage !
Oui il y a un peu de frustration de ne pas pouvoir aller plus loin sur le moment 😥 Ils y sont pour la Loire-Atlantique 😊
Je vois poindre à l’horizon une prochaine étude sur la « généalogie » de la maison. Ce serait sans aucun doute passionnant 😊
Oui, il faut juste que je décide un jour de le faire pendant mes vacances 😊