Un jour, ils sont partis de l’endroit où ils vivaient. Certains à quelques centaines de kilomètres et d’autres à plusieurs milliers. Certains seuls et d’autres avec leur famille. Les raisons ? Elles peuvent être multiples. L’idée que l’herbe est plus verte ailleurs, le désir d’aventures, une passion, un besoin professionnel, l’exode… Un ChallengeAZ qui prend des airs de globe-trotter avec 26 individus qui ont eu la bougeotte à un moment de leur vie!
Jacques Corne (1792-1850), sosa 180, de Port-Sainte-Marie à Doué
Jacques Corne n’a pas traversé des océans, ni franchi des frontières. Il a quitté les bords d’un fleuve au nom qui fleure bon le sud pour un autre d’apparence paisible mais réputé pour sa dangerosité. Vous avez surement deviné que j’évoquais la Garonne et la Loire et que notre voyageur a fait le chemin de l’Agenais à l’Anjou.
C’est à Port-Sainte-Marie, commune d’environ 4000 âmes située en amont d’Agen, le 2 octobre 1792 que Jacques Corne pointe le bout de son nez. Il est baptisé 2 jours plus tard dans l’église Notre-Dame.
François Corne et Jeanne Desbourdieux sont les parents de Jacques. François travaille dans la confection, il est tailleur d’habits mais juste pour femmes comme il est mentionné dans son acte de mariage. Le grand-père de Jacques, Raymond Corne, n’avait visiblement pas autant d’a priori concernant le sexe de ces clients en tant que maître tailleur. On peut penser que Jacques va continuer dans cette voie, presque je pourrais dire! Son père et son grand-père œuvraient pour vêtir le corps des personnes, Jacques a choisi une toute autre partie de l’anatomie : la tête. Il est chapelier.
Peut-être est-ce l’apprentissage de ce métier qui lui font parcourir des centaines de kilomètres jusqu’à Doué? Possible, en tout cas, c’est dans cette ville, proche de Saumur, qu’il décide de prendre femme.
Le 12 février 1819, François Corne, par un acte passé devant maître Pierre Gauché, notaire à Port-Sainte-Marie, donne son consentement à son fils Jacques, pour qu’il puisse se marier. Les mois s’écoulent jusqu’au 23 novembre de la même année avant que ce document et les autres pièces nécessaires pour le mariage n’arrivent à Doué. Ce jour-là, Jacques peut épouser Louise Coudray, âgée de 20 ans et native de la ville. Même si les parents Jacques sont absents, celui-ci n’est pas seul lors de la céremonie. Joseph, un des ses frères, est venu de Port-Sainte-Marie pour l’occasion.
Louise et Jacques vont avoir 2 enfants. Louise Joséphine en 1820 et Jacques Sébastien en 1822. Les enfants grandissent et Jacques les marie, en 1843 pour Louise Joséphine et en 1846 pour Jacques Sébastien. Ce dernier a suivi les traces de son père en devenant chapelier aussi. Le 25 avril 1850, Nicolas Bonjour, gendre de Jacques, se rend à la mairie de Doué. Il déclare alors le décès de son beau-père, survenu à son domicile le jour précédent à 6 heures du soir. Jacques avait 57 ans.
Sources & crédits
La dépêche – Port-Sainte-Marie, une ville d’histoire et de patrimoine
Archives départementales du Lot-et-Garonne
Gallica – Le chapelier = Der Hutmacher
Archives départementales du Maine-et-Loire
Ca fait une belle trotte ! La piste de l’apprentissage fait sens.
Tout à fait, on peut imaginer cela 😊
Très jolie cette illustration du chapelier 🥰
Je trouve aussi 😊