Un jour, ils sont partis de l’endroit où ils vivaient. Certains à quelques centaines de kilomètres et d’autres à plusieurs milliers. Certains seuls et d’autres avec leur famille. Les raisons ? Elles peuvent être multiples. L’idée que l’herbe est plus verte ailleurs, le désir d’aventures, une passion, un besoin professionnel, l’exode… Un ChallengeAZ qui prend des airs de globe-trotter avec 26 individus qui ont eu la bougeotte à un moment de leur vie!
Louis Gilles Debout (1848-1906), sosa 46, de Pontlevoy à Paris
Aux dires de ma grand-mère maternelle, Louis Gllles Debout, son grand-père, était un «drôle de type». Pour être tout à fait exact, c’est ce que lui rapportait sa mère, vu que ma grand-mère est née 15 jours après le décès de Louis. Je ne sais pas pas et je ne saurai jamais ce qu’il avait fait pour mériter ce qualitatif. Peut-être était-ce dû à une certaine excentricité?
Louis Gilles Debout est né le 1ier octobre 1848 à Pontlevoy, commune du Loir-et-Cher, de l’arrondissement de Blois. Il est le fils de Sylvain Louis Debout, journalier âgé de 21 ans et de Rosalie Morisseau, âgée de 20 ans. Louis passe son enfance à Pontelevoy comme l’attestent les recensements de la commune. Ses parents et lui habitent respectivement rue du cimetière, rue du bourg, puis route de Thenay. Les recensements montrent aussi une situation familiale peu courante. Louis est resté fils unique jusqu’à la naissance d’Albert, de 18 ans son cadet!
A 20 ans, obligations militaires obligent, Louis Gilles est incorporé dans la garde nationale mobile avec 307 pour numéro de matricule. Les données sur le registre matricule de l’année 1868 sont assez succinctes, mais on apprend néanmoins que Louis mesure 1 m 62, qu’il est châtain et a des marques de variole sur le visage. Il est indiqué également qu’il est tailleur de pierres, métier qu’il abandonnera par la suite. J’ai appris à l’occasion de cet article que la garde nationale mobile avait été créée en 1868 afin de concourir comme auxiliaire de l’armée active à la défense des places fortes, villes, côtes, frontières de l’Empire, et du maintien de l’ordre intérieur. Celle-ci a été dissoute en 1871. Lors de la guerre de 1870, 2 bataillons du Loir-et-Cher ont formé une partie du 75e régiment de mobiles. Louis y était-il et a-t-il participé aux différentes batailles? L’ouvrage de l’abbé Blanchard sur le régiment fait mention d’un soldat Debout, mais le patronyme est courant dans le Loir-et-Cher…
C’est pratiquement une constante dans mes ancêtres «provinciaux», ils se sont partis vers la capitale ou ses environs dans les années 1870. Louis n’échappe pas à la règle et quitte Pontlevoy pour s’installer rue du chalet dans le 10e à Paris. Il ne taille plus des pierres mais est employé de commerce ou garçon de magasin selon.
Louis n’est pas venu seul à Paris. Il était accompagné de Victoire Genty, une couturière native de Santenay et résidant à Pontlevoy depuis les années 1865. Ils se marient le 19 février 1878 à la mairie du 10e et profitent de l’occasion pour légitimer 3 enfants. Camille Eugénie né en1872 à Pontlevoy, Marie Victoire Louise née en 1879 et Jeanne Georgette, mon arrière-grand-mère, née en 1878, les 2 dans le 10e. Il paraît, toujours selon ma grand-mère, que Camille Eugénie n’était pas de Louis. C’est une éventualité, étant donné qu’elle a été la seule des 3 à ne pas avoir été reconnue à sa naissance. Par la suite, Louis et Victoire vont avoir 3 autres enfants, bien légitimes cette fois!
Dans les années 1880, Louis et sa famille emménagent dans le 11e au 14 rue Pierre Nys. C’est à cette adresse que sera transporté son corps à la suite de son décès survenu le 13 juin 1906 au 15 rue d’Uzes dans le 2e. Il est inhumé 2 jours plus tard au cimetière de Pantin. Visiblement, il y a une succession et il va vraiment falloir que je me décide une jour à y jeter un coup d’œil.
Sources & crédits
Archives départementales du Loir-et-Cher
Wikipédia – Garde nationale mobile
Gallica – 75e régiment de mobiles : mobiles de Loir-et-Cher, et un bataillon de Maine-et Loire par l’abbé Blanchard
Archives de Paris
Ah, l’exode rural… Les miens sont arrivés à Paris un peu plus tard de tête, mais à quelque chose près ça se tient.
L’attrait de la capitale 😅
Il n’y a pas de fumée sans feu… il y a forcément un élément dans le parcours de Louis qui explique le « drôle de type ». Il va falloir lancer l’enquête ! 😁 Peut-être un premier indice dans cette succession 😉
Qui sait ? Dommage qu’à l’époque je n’ai pas cherché à en savoir plus 😥