Brèves d’infos est un journal éphémère créé spécialement pour le ChallengeAZ 2024. Il paraît tous les jours du mois de novembre 2024 sauf le dimanche. L’édito journalier porte sur un drame, un instant de gloire, un choix de vie ou un acte héroïque. Les protagonistes de ces moments sont la plupart du temps des cousin(e)s plus ou moins éloigné(e)s ou leurs conjoints. 26 numéros de Brèves d’infos qui mettent en avant des faits dans la vie de ces individus et qui passent inaperçus à la lecture seule des actes d’état-civil les concernant.
Le mot «krach» m’évoque les cours d’histoire et géographie de monsieur Chevallier, que l’on surnommait affectueusement Grosquik, quand j’étais au lycée à la fin des années 70. Cela fait référence bien évidemment à la crise économique des années 30 et du krach boursier du 24 octobre 1929. Selon le Larousse, ce mot d’origine allemande signifie « un effondrement des cours de valeurs de la bourse ». Il est aussi synonyme d’une débâcle financière ou de la faillite brutale d’une entreprise. Krach est un mot qui a eu tout son sens pour René Valton, mon chapelier d’arrière-arrière-grand-père. En effet, quand on aime, on ne compte pas et les krachs, René ça le connaît!
René Valton n’est pas un inconnu pour les lecteurs de ce blog. Je lui ai consacré mon seul et unique «Rendez-vous ancestral» en avril 2019 avec «Calle beneficia en Venezuela», mais aussi l’article pour la dernière lettre de l’alphabet du ChallengeAZ 2023 «Z comme le Z de Venezuela», où j’exposais les divers déplacements de René dans l’hexagone et au delà. A la vue du titre d’aujourd’hui, vous vous doutez sûrement que contrairement aux autres protagonistes de ce challenge, René n’a pas fait parler de lui dans les quotidiens du grand public. Il apparaît dans les «Archives commerciales de la France», un journal hebdomadaire puis bi-hebdomadaire. Celui-ci n’est pas du style «le poids des mots, le choc des photos», il publie de façon succincte ce qui concerne les sociétés, à savoir les faillites, les liquidations… En 1875, René habite à Angers, est marié depuis 5 ans avec Hermance Corne, fille d’un fabricant de chapeaux, et a un petit garçon âgé d’un an. A priori, tout semble aller et pourtant il y a ces 2 petites lignes dans l’édition du 22 avril 1875.
Étant donné que le journal liste, entre autres, les déboires des société et que le mot jugement est mentionné, je me suis douté que «Résolution de concordat» n’était pas forcément une bonne nouvelle pour René qui visiblement tenait un commerce. Mais qu’est-ce donc exactement? Un concordat est une mesure permettant à un commerçant ou une société commerciale qui a des difficultés financières de conclure un accord avec ses créanciers et d’éviter ainsi la mise en faillite. Par la suite, une résolution de concordat est prononcée s’il y a une défaillance des engagements pris par le commerçant ou le responsable de la société commerciale. J’ai un peu beaucoup résumé mais l’idée est là. René était donc en faillite. Effectivement, grâce à Maryvonne de l’association «Les cousins de la Marquise», j’ai pu obtenir les documents relatifs à cette résolution et ainsi constater la faillite de son commerce.
Après cet épisode, René et sa famille partent sur Paris, où celle-ci s’agrandit avec la venue d’Adolphe, Valentine et Georges. A-t-il voulu se donner une deuxième chance? Possible. Ou est-ce Hermance, une femme dotée d’un fort caractère – dixit ma grand-mère, sa petite-fille – qui le pousse à reprendre un commerce? Possible aussi. Toujours-est-il que le résultat est le même comme le publie les «Archives commerciales de la France» dans l’édition du 19 janvier 1882.
Enfin, quand je dis le même, pas tout à fait, car en 1882 René est allé à la faillite directement sans passer par la case concordat. Désolé si vous vous attendez à avoir des explications, mais pour l’instant, je n’en sais pas plus. Un jour sûrement en allant aux archives de Paris. En attendant un possible éclaircissement, il y a des questions que l’on peut éventuellement se poser à la suite de ces 2 échecs. René était-il un mauvais gestionnaire? René n’avait-il simplement pas du tout la bosse du commerce? Ma préférée : est-ce que le chapeau était encore à la mode dans la capitale au début des années 1880?
Toutes ces mésaventures semblent avoir vacciné René, puisque par la suite, il occupe un poste de contremaitre à Thônes, en Haute-Savoie, dans une usine de chapellerie. Quoique! Son départ, quelques années plus tard, pour l’Amérique du Sud avait peut-être pour but de faire porter des canotiers, des chapeaux melon ou des hauts-de-forme à la population vénézuélienne? Allez savoir.
Sources & Crédits
Larousse – krach, krachs
Gallica – Archives commerciales de la France du 22 avril 1875 page 371
Archives départementales du Maine-et-Loire – 6U 1 Article 110
Gallica – Archives commerciales de la France du 19 janvier 1882 page 93
Gallica – Halle aux chapeaux les plus élégants pour hommes, dames et enfants… – Jules Cheret (1836-1932)
Ah, on retrouve aujourd’hui un personnage que l’on connaît bien sur ce blog ! 😁
C’est vrai qu’avec les Petitimbert hier et les Valton aujourd’hui on est en terrain connu ! C’est la famille 🤗😁
Tout à fait, on a toujours des sosas fétiches 😅
J’espère que l’on retrouvera encore, je ne suis jamais à court de découvertes avec lui 😅
C’est sympa la photo en plus de la bio express
Peut-être ce Sosa a-t-il créé une nouvelle entreprise au Venezuela … un axe de recherche à explorer
Je pense qu’il n’en a pas eu le temps, la dysenterie avait fait son œuvre 😪
Quand ça veut pas… Tout le monde n’a pas la bosse du commerce !
Non visiblement ce n’est pas innée 😉
Tout le monde n’a pas la bosse des affaires !
Souhaitons que René a eu une vie plus « chapeautée » au Venezuela !
Je ne crois pas malheureusement 😔
Une brève d’antan qui aborde un nouveau sujet, et en prime une photo de René !
Juste une petite remarque, je pense que René est né en 1841 et non en 1941 😉
Bien vu Sylvie 😊 comme quoi même à la relecture cela nous echappe 🤣
ça m’arrive très souvent 😉