Généathème

Un sceau qui n’a presque plus de secrets

Chaque mois Sophie Boudarel du blog La Gazette des Ancêtres propose un généathème pour donner des idées de publications. Pour le mois de mars, il s’agit d’écrire sur un objet de famille et de sa transmission de générations en générations.

D’emblée l’idée me séduit mais en réfléchissant quel objet pourrait illustrer ce généathème? Je me heurte rapidement au constat suivant : hormis quelques papiers, photos, pièces et médailles, j’en possède peu! Du côté de mon épouse, il est possible que des objets transmis de génération en génération existent dans les maisons familiales, mais leurs histoires me sont inconnues et malheureusement je ne vois personne pour me les raconter.

Il y a bien les 2 tasses à moka, seules rescapées d’un service antique, venant du côté de ma grand-mère maternelle, Marthe Valton, dans lesquelles je savourais mes expressos à une époque, mais finalement c’est à un tout autre objet que je pense. Cette même grand-mère me l’avait donné il y a plus de 40 ans. Elle avait ouvert un coffret et me l’avait tendu. A l’époque je ne m’étais pas posé de questions, c’était forcement un objet important pour être gardé ainsi précieusement dans ce coffret.

Marthe Valton – Archives personnelles

Je file dans le bureau et ouvre à mon tour mon coffret à « trésors ». Je fouille, et je le retrouve au milieu des anciennes photos, des vieux billets de banque, de pièces de Napoléon III et autres. Vous vous demandez ce que cela peut être? Il tient dans la paume de la main, et servait à confirmer la véracité d’une signature ou d’empêcher l’ouverture discrète d’une enveloppe ou de tout autre contenant. Vous voyez de quoi il s’agit ? Un sceau à cacheter.

Sceau à cacheter – Archives personnelles

Maintenant que je regarde et que je le redécouvre, je me dis qu’il y a peu de chance que ce sceau ait appartenu à un ancêtre. Ces derniers étant chapeliers, carriers, tonneliers, laboureurs… et je ne les vois pas posséder des armoiries. Peut-être un collatéral, sait-on jamais? Je me mets alors en quête du propriétaire de celles-ci. Je l’examine et j’y vois une épée, un chameau ou dromadaire à coté d’un palmier, une pyramide et des chevrons. Je me rends sur le site Le Grand Armorial International et commence mes recherches. J’essaye tout d’abord avec le mot-clé chameau et obtiens 46 résultats. Après lecture de chacun, aucun ne correspond aux armoiries du sceau. Je recherche avec dromadaire et sur les 14 résultats, un me saute au yeux.

Description blasonnement Larrey – Le Grand Armorial International

Dans la description du blasonnement, je retrouve les éléments figurant sur le sceau : le dromadaire, le palmier, la pyramide et les chevrons. Le blason est associé au patronyme Larrey de la région du Béarn. Une recherche sur Google avec Larrey et armoiries me renvoie à Dominique-Jean Larrey dont les armoiries sont la réplique de celles du sceau.

Sceau Dominique-Jean Larrey – Archives personnelles
Armoiries de Dominique-Jean Larrey – Armorial des Arts et Sciences

J’apprends alors que Dominique-Jean Larrey (1766 Baudéan – 1842 Lyon) était un médecin militaire et chirurgien, qu’il est le père de la médecine d’urgence, qu’il a été chirurgien en chef de la garde impériale et a suivi Napoléon 1ier dans toutes ses campagnes. Il a été créé baron d’Empire en 1809. Il a une statue à son effigie dans la cour du Val de Grâçe. Le patronyme Larrey étant inconnu dans ma base généalogique, je regarde la descendance de Dominique-Jean mais je ne trouve rien pouvant la relier à mes ascendants. Cela confirme ce que je pensais, le propriétaire de ce sceau n’a aucun lien avec ma famille.

Je ne saurai jamais comment cet objet de cet homme illustre est entré en possession de mes grands-parents mais il n’en demeure pas moins qu’il m’a été transmis et que je le conserve précieusement dans un coffret avant de le transmettre à mon tour…


Sources & crédits
France 3 Normandie – Le sceau d’Henri VI aux deux léopards normands
Le Grand Armorial International
Armorial des Arts et Sciences – Dominique Larrey
Wikipédia – Dominique-Jean Larrey
Gallica – Napoléon et Larrey (Planche extraite de la revue l’Artiste)
BIU Santé, Banque d’images et de portraits – Le baron Dominique Larrey

11 commentaires

    1. Je n’ai pas eu la présence d’esprit à l’époque pour demander sa provenance et maintenant il n’y a plus personne pour me le dire…

  1. Bel Article, des résultats intéressants lors de la recherche et comme quelquefois en généalogie, la frustration de se dire … qu’on ne saura pas le fin mot de l’histoire 🙂

    Bravo !

  2. C’est vrai mais honnétement je ne vois pas comment pour l’instant… tous ecux qui pouvaient éventuellement me renseigner sont partis il y bien longtemps :disappointed:

  3. C’est amusant car en venant à Paris pour le Salon de la Généalogie et la Journée des Généablogueurs, je lisais le guide de Sandrine Heiser sur comment « Retrouver un ancêtre blessé en 14-18 » et il y était question de Dominique Jean Larrey, considéré en effet comme le père de la médecine d’urgence et le précurseur en matière de secours aux blessés sur les champs de bataille. Coïncidence ! Dommage en effet de ne pas savoir comment son sceau est parvenu jusqu’à toi !

  4. Une histoire bien intéressante sur un objet inattendu. Madame sérendipité passera sans-doute un jour te donner un coup de main pour répondre à tes interrogations 🙂 Je te le souhaite en tous cas.

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