Mon ChallengeAZ 2022 a pour fil conducteur Louis Camille Jean, mort pour la France en 1915, dont j’ai trouvé le diplôme d’honneur lui rendant hommage (voir Des ampoules mais pas que!). Il rend compte des informations le concernant que j’ai trouvées ici et là. J’espère ainsi faire sortir Louis Camille de l’oubli et qu’il revive dans les mémoires.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le constat est dramatique. La France compte près de 1 400 000 soldats morts. Parmi ces derniers, on en dénombre plus de 300 000 qui sont portés disparus et dont pour un grand nombre les corps n’ont pas été retrouvés. Louis Camille en fait partie. Il a disparu le 11 mai 1915 au cours des combats dits de Vermelles-Loos. Ce jour-là, les pertes subies le 281e régiment d’infanterie sont importantes. Il y a 30 tués, 359 blessés et 92 disparus.
C’est avec émotion que je retrouve Louis Camille dans le tableau listant tous ceux qui ont été tués, blessés et portés disparu lors de cette journée. Pour chaque type de « perte » (tués, blessés et disparus), les soldats sont regroupés par numéro de compagnie, puis classés par grade de façon décroissante. Louis Camille faisait partie de la 19e compagnie et avait le matricule 017344.
Il va falloir plus de 2 ans pour que le décès de Louis Camille soit transcrit dans les registres de l’état-civil de Claret. Le 25 octobre 1917, le tribunal civil de première instance de l’arrondissement de Montpellier rend un jugement déclaratif de décès. Celui-ci tiendra lieu d’acte d’état civil, indiquant que «Jean Louis Camille, né à Claret, le 17 avril 1884, de Joseph et de Delpuech Mélanie, viticulteur, soldat au 281eme régiment d’Infanterie, domicilié à Claret, est décédé à Vermelles-Loos (Pas de Calas) le 11 mai 1915, mort pour la France».
Le décès de Louis Camille ne saurait être douteux. C’est ainsi que s’exprime le Procureur de la République à la suite de l’exposition des différents faits conduisant à cette conclusion. Il y en a 4. Le premier est un procès verbal de déclaration de décès dressé sur la déposition du sergent Pierre Guirand qui indique que Louis Camille a été tué à l’ennemi le 11 mai 1915 au combat de Vermelles-Loos. Le deuxième provient du sous-lieutenant Coulon qui a constaté que Louis Camille n’est jamais revenu au dépôt. Le troisième est qu’en octobre 1917, le nom de Louis Camille Jean ne figure sur aucune des listes des Français prisonniers en Allemagne. Le dernier vient de la la famille de Louis Camille qui n’a formulé aucune objection sur son décès lors de la remise de sa succession.
La transcription est effectuée le 9 novembre. Bien que visiblement le corps de Louis Camille Jean n’ait pas été retrouvé (ou peut-être pas identifié), il a désormais un acte de décès officiel. La commune pourra lui rendre hommage. Mais cela, c’est à la lettre E que nous le verrons.
Sources & crédits
Gallica – La Recherche des disparus : organe de l’Association française pour la recherche des disparus du 18 juin 1916
Mémoire des Hommes – J.M.O 281e RI 13 mars 1915-29 mars 1916 26 N 738/2
Archives départementales de l’Hérault – Naissances, publications de mariage, mariages, décès 1911-1920 3 E 80/9 Vue 155/230
2 ans 1/2 d’attente… Comme ça a dû être long pour la famille. Combien de temps ont-ils espéré des nouvelles ou son retour ?
Le fait de remettre la succession voulait déjà tout dire… Il faut attendre quelques lettres pour en savoir plus 😉. Mais il reste des zones d’ombres.
Terrible et sombre jugement. Je n’imagine même pas ce que les familles de disparus ont pu traverser. Inconcevable attente 😔
Oui difficile à imaginer. Au vu du nombre de disparus, la machine administrative était sûrement débordée…
Passionnant ce fil conducteur
Merci Véronique 😊
Terrible terme de disparu, terrible attente pour les familles, terrible doute
Difficile à imaginer…