Un jour, ils sont partis de l’endroit où ils vivaient. Certains à quelques centaines de kilomètres et d’autres à plusieurs milliers. Certains seuls et d’autres avec leur famille. Les raisons ? Elles peuvent être multiples. L’idée que l’herbe est plus verte ailleurs, le désir d’aventures, une passion, un besoin professionnel, l’exode… Un ChallengeAZ qui prend des airs de globe-trotter avec 26 individus qui ont eu la bougeotte à un moment de leur vie!
Martin Jean Escarguel (1769-1812), sosa 492, de Carcassonne à Pointe-à-Pitre
Ce qui est sûr quand on a des ancêtres créoles (Guadeloupe & Martinique) dans l’arbre familial, c’est qu’on peut dire qu’à un moment donné un de leurs ascendants a voyagé pour venir s’établir dans les îles. Par exemple, si je prends Félicité Marie Escarguel, sosa 123, née en 1820 à Pointe-à-Pitre, c’est son grand-père Martin qui est le voyageur
Jean Martin Escarguel est né le 19 novembre 1766 au hameau de Montredon, situé à 3 km de la cité de Carcassonne. Il est porté sur les fonts baptismaux le lendemain par Jean, son frère, et Marie Marti(n), épouse de Joseph Negre, sa tante. Ses parents sont Antoine Escarguel et Jeanne Marty. Martin a déjà 3 frères et en aura encore un 4e. Son père, dans les différents actes le concernant, est dit géomètre ou féodiste, c’est à dire : juriste spécialisé dans le droit féodal.
Qu’est-ce qui a poussé Martin à partir vers les îles? Toujours la même question, qui, la plupart du temps, reste sans réponse. Ce que je peux dire, en tout cas, c’est que son départ a eu lieu après 1785, puisque cette année-là, il était présent au mariage de son frère Jean Pierre à Carcassonne.
Dix ans plus tard, c’est au tour de Martin de se marier. Le 25 mai 1795, il s’unit à Pointe-à-Pitre avec Anne Elisabeth Sophie Fortin, une Créole dont la famille est en Guadeloupe depuis près d’un siècle. C’est à cette occasion que l’on apprend que Martin n’a pas suivi la vocation paternelle .Il exerce un tout autre métier où l’on mélange, pétrit et façonne entre autre. Vous l’avez deviné, Martin est boulanger.
Martin va faire encore du pain pendant un peu moins d’un vingtaine d’années. Il décède à l’âge de 46 ans à Pointe-à-Pitre, le 8 janvier 1812. De son union avec Anne Fortin, sont nés au moins 4 enfants. Ils auront une descendance, mais le patronyme à l’accent chantant de l’Occitanie va s’éteindre dans l’île au début du siècle dernier.
Sources & crédits
Gallica – Carcassonne 1462
Musique et patrimoine de Carcassonne – L’histoire du hameau de Montredon
Archives départementales de l’Aude
Archives nationales d’outre-mer
Géomètre ou féodiste… Voici des métiers que je n’avais jamais croisés jusque là !
Visiblement des métiers pas très courants 🤔
Un géomètre est spécialisé dans le droit féodal ? J’en ai un dans mon arbre que je n’ai pas encore eu le temps de regarder de près, mais je croyais qu’il travaillait dans le domaine de la cartographie ou quelque chose dans le genre, qu’il prenait des mesures un peu comme les géomètres d’aujourd’hui…
Je ne suis pas un spécialiste mais d’après ce que j’ai lu sur le métier de féodiste c’est qu’il travaillait en collaboration avec les géomètres. Dans les actes Mathieu est des fois géomètre et des fois féodiste. Un de ses fils sera aussi féodiste.
Des articles dépaysants et instructifs !
Merci Marie 😊 (j’espère de ne pas me tromper de prénom 😂)
Oh le beau métier qui te transporte direct dans la machine à remonter le temps à sa seule évocation 🤗 On voyage dans plusieurs espaces avec ce challenge c’est un plaisir !
Merci Béatrice 🥰 c’est la magie des recherches, on fait de belles découvertes 😊