Un jour, ils sont partis de l’endroit où ils vivaient. Certains à quelques centaines de kilomètres et d’autres à plusieurs milliers. Certains seuls et d’autres avec leur famille. Les raisons ? Elles peuvent être multiples. L’idée que l’herbe est plus verte ailleurs, le désir d’aventures, une passion, un besoin professionnel, l’exode… Un ChallengeAZ qui prend des airs de globe-trotter avec 26 individus qui ont eu la bougeotte à un moment de leur vie!
Marie Jeanne Dorgeat (~1716-1795), sosa 565, de Jaulgonne à Chennevières-sur-Marne
A l’écrit comme à l’oral, on a souvent tendance à évoquer certains ancêtres ou collatéraux. Ceux qui ont eu une vie sortant de l’ordinaire, un métier «exotique», ou les victimes/auteurs d’un fait divers qui aurait pu faire le buzz de nos médias actuels. Je reconnais que parfois je n’échappe pas à la règle mais je n’en oublie pas pour autant tous les autres. Les invisibles comme on les appelle! Ils ont eu une vie sans histoire, diront certains, ils n’ont pas défrayé la chronique non plus, mais ont juste laissé leur nom sur quelques documents. Ces gens-là ont eu des parents, parfois une femme ou un mari, des enfants, des amis, leurs lots de joie et de tristesse, une vie qui mérite d’être racontée, tout autant que d’autres. C’est la cas de Marie Jeanne Dorgeat, une Axonaise descendue en Ile-de-France.
Comparée aux autres ancêtres de ce challenge, Marie Jeanne Dorgeat est celle qui a fait le plus petit voyage. A vol d’oiseau, 80,47 km séparent son lieu de naissance de l’endroit où elle a passé la plus grande partie de sa vie.
Marie Jeanne est née vers 1716 à Jaulgonne, petite commune de moins de 150 feux située au nord-est de Château-Thierry. Elle est la fille de Jacques, vigneron et de Jeanne Morel. En 1721, son père décède et sa mère se remarie un an après avec Charles Lemaire. Petit aparté sur les Jaulgonnois, une monographie communale écrite à la fin du 19e siècle dresse un portrait des ceux-ci : «ils sont constitués d’un physique très robuste du à habitude du travail dans les champs et aux vignes dans les coteaux».
Le 24 septembre 1742, Marie Jeanne se marie à Nogent-sur-Marne avec un jeune meunier du nom de Pierre Jean Bonnot. Cela fait 5 ans que notre Axenoise réside dans la paroisse. Je n’ai aucune idée de la façon dont elle est arrivée à Nogent et les lacunes des registres pour cette commune avant 1739 ne facilitent pas les recherches.
Le mari de Marie travaille au moulin de Plaisance de Nogent et c’est ici que va naître son premier enfant. Les 8 autres vont voir le jour à Chennevières-sur-Marne, près du moulin d’Amboile où Pierre officie ensuite.
La vie s’écoule. La plupart des enfants de Marie se marient et des petits-enfants arrivent. En 1786, elle dit au revoir à Pierre qui s’éteint le 21 mars. La Révolution passe et c’est dans le tout nouveau état civil que sera écrit l’acte de décès de Marie, le 3 juin 1795 à Chennevières-sur-Marne.
Au début de mes recherches, quand j’ai découvert que Bonnot était un des patronymes de mes ancêtres, j’ai tout de suite pensé au chef d’une célèbre bande du début du 20e siècle. Après quelques clics, j’ai vite compris qu’il n’y avait aucun lien entre mes Bonnot et ceux de l’anarchiste. Ai-je été déçu? Possible sur le moment mais très honnêtement, je ne m’en souviens pas.
Sources & crédits
Cartorum- Jaulgonne – Vue générale et vallée de la Marne
Archives départementales de l’Aisne
Bienvenue à Jaulgonne – Un peu d’histoire
Archives départementales du Val-de-Marne
Gallica – Carte générale de la France. 001, [Paris]. N°1
Ce »est peut-être que 80km, mais j’imagine que ça lui a tout autant changé la vie que ceux qui en ont fait 800…
Sans aucun doute 😊
Elle a pu arriver à Nogent en étant placée comme journalière ou qque chose dans ce genre non ? Pour ma part j’aurais été très déçue de ne pas avoir un lien avec la bande 😉
Depuis j’ai trouvé des liens avec d’autres « personnalités » 😉
J’en parlerai peut-être un jour 🤔