A l’initiative de Geneatech, les #Généathèmes sont de retour depuis avril dernier. Le principe : un thème proposé chaque mois et à chacun de s’en inspirer pour écrire autour de celui-ci. Pour ce mois de décembre, Geneatech propose une séance de rattrapage. Cela tombe bien car j’avais bien avancé sur le thème du mois de mai dernier dans lequel il était question d’histoires de remariages.
Les histoires de remariages! Le thème est relativement vaste et ouvre ainsi de nombreuses possibilités : écart d’âge important, remariage très jeune ou très vieux, multiples veuvages… Une première analyse de la base généalogique m’indique que sur les 11218 individus présents, à ce jour, dans l’arbre familial, 536 se sont mariés plus d’une fois. Je ne vais pas évidement, lister toutes ces personnes, mais juste présenter un petit tableau avec la répartition du nombre de mariages entre les hommes et les femmes.
Nombre de mariages | Hommes | Femmes |
2 | 279 | 202 |
3 | 43 | 10 |
4 | 1 | 0 |
5 | 1 | 0 |
Évidement, le nombre de remariages pour les hommes est plus important que celui pour la gente féminine. Mais mis à part cela, de quoi vais-je parler? De ce qui m’a plus marqué dans tous ces mariages! C’est à dire : qui a le plus grand nombre de remariage, qui a le plus court et le plus long veuvage, qui a le plus écart d’âge avec son époux ou son épouse, qui s’est remarié avec un membre de sa famille, et enfin, qui s’est remarié avec un beau-frère ou une belle-sœur.
François Douzamie (~1648-1723), 1 mariage et… 4 remariages
François Douzamie, sosa 1524, est le champion toute catégorie du nombre de mariages. Il n’égale pas Elizabeth Taylor ou Eddy Barclay, toutefois, il s’est quand même remarié 4 fois entre 1689 et 1713. Je lui avais consacré l’article de la lettre C « Convoler en justes noces » lors du ChallengeAZ 2019.
Le premier mariage de François a lieu à Sambin le 15 juillet 1680 avec Madeleine Guyet (?-1689). Madeleine décède en janvier 1689. François se remarie avec Marie Prou (ca1659-1694) en avril 1689. Leur union durera 5 ans. Il épouse en 3ème noce Marie de Russy (1667-1699) à Chitenay début 1695. Marie décède en 1699 et François s’unit en 1703 avec Jeanne Bonnard (ca1665-1713), veuve de Gabriel Mouzay. Jeanne s’éteint début 1713. Le dernier mariage de François a lieu le 27 novembre 1713 à Sambin, où Il épouse la veuve de Jacques Crochet, Jeanne Vacher (ca1764-1740). François décède 10 ans plus tard tandis que Jeanne lui survit 17 ans, sans se remarier…
Du plus court au plus long
Quand cela était possible, j’ai calculé les durées de veuvage pour les 536 individus qui se sont mariés plus d’une fois. Dans la majorité des cas, il va de quelques mois à moins de 2 ans. Mais, pour 2 d’entre eux, il va de quelques jours à plusieurs décennies.
François Sornet (1691-1775), un très jeune veuf
A Jolivet, en Meurthe-et-Moselle, a lieu le 17 mai 1728 une inhumation dans le cimetière du village. Charlotte Lebon (ca1692-1728), âgée de 36 ans, est décédée la veille. Elle était l’épouse depuis une dizaine d’années de François Sornet (1691-1775), sosa 920, vigneron à Hudviller, une commune voisine. Charlotte avait donné naissance à son 6ième enfant, Sébastien, à peine 1 mois auparavant, qui sera inhumé 3 jours après sa mère. Un drame, malheureusement, comme il y en avait tant d’autres à cette époque. Mais là où cela devient plus insolite est que moins de 20 jours plus tard, le 5 juin, François se fiance avec Jeanne Petamant (ca1706-1759), sosa 921. Le mariage est célébré 3 jours après, le 8 juin 1728, à Jolivet. Pourquoi une telle rapidité? François a 3 enfants en bas âge, ceci explique peut-être cela!
Pierre Champy (1706-1765), le temps de la réflexion
8212 jours! Il s’est donc écoulé 22 ans, 5 mois et 25 jours avant que Pierre Champy (1706-1765), sosa 472. se remarie. Pierre est un bourgeois de Bourgogne âgé de 55 ans quand il épouse Anne Tacquenet, fille de Jean et de Catherine Dubled. Le mariage se déroule à Pouilly-en-Auxois,en Côtes-d’Or, le 21 avril 1761. L’acte présent sur le site des archives de la Côtes-d’Or ne précise pas que le marié est veuf. Toutefois, celui relevé par le Cercle Généalogique de la Côte-d’Or sur Genaenet indique cet état. En effet, Pierre est veuf depuis 27 octobre 1728, date à laquelle Anne Lion (1698-1738), sosa 473, sa première épouse est décédée et a été inhumée à Pouilly-en-Auxois. A peine 7 mois après ce remariage, un petit garçon prénommé Jean, pointe le bout de son nez. Une raison sûrement suffisante pour mettre fin à ce long veuvage!
Antoine Schoeffler (1769-1846), plus fort que les peoples
Johnny et Clint Eastwood avaient respectivement 32 et 35 ans d’écart avec une de leurs épouses. On pourrait presque les traiter de petits joueurs face à Antoine Schoeffler!
En 1841, Antoine, sosa 174, a 71 ans et est retraité des gardes du génie. Il a été fait chevalier de la Légion d’honneur le 19 juin 1831 à la suite de ses état de services, en particulier lors des blocus de Phalsbourg en 1814 & 1815 où il été blessé par un boulet creux. Il est veuf aussi. Cela fait 7 ans que Marie Claire Baugmarten (1774-1834), son épouse, avec qui il a eu 10 enfants, est décédée. Le 14 février 1841, à Gottenhouse, Antoine se remarie avec Rosalie Schorr (1820-1880). Jusque-là, rien d’anormal, il a entièrement le droit de se remarier à son âge. Il y a juste un petit détail qui interpelle : son épouse est plus jeune que la dernière fille d’Antoine, née en 1815, Rosalie est âgée de 20 ans! Cela fait une différence d’âge de 51 ans entre les 2 époux!
Selon le dicton, « Mariage plus vieux, mariage heureux ». Je ne sais pas si c’était le cas mais ce que je sais, par contre, c’est que le couple a eu 2 enfants. Rosalie Marthe , née fin 1841 et Célestine Joséphine en 1844. On peut s’en douter, vu l’âge d’Antoine, l’union n’a pas duré très longtemps puisqu’il est décédé le 1ier août 1846. Par la suite, Rosalie s’est remariée un an plus tard, mais cette fois ci avec un homme de 5 ans son aîné!
L’esprit de famille
Évidement sur les 4300 unions de l’arbre généalogique, on en trouve quelques-unes qui se sont faites au sein de la famille plus ou moins proche. Dans les actes paroissiaux, il y a, en règle générale, citation d’une dispense permettant le mariage. Celle-ci peut être du second au troisième degré, du tiers au quart…
François Lesueur Desert & Marie Lesueur, Jean Dutau et Marie Boudin
Dans les actes d’état civil, on peut quelquefois trouver une mention faisant état d’une parenté entre les époux. C’est le cas lors du remariage de François Guillaume Lesueur Desert avec Marie Magdeleine Rose Angélique Augustine Lesueur le 7 janvier 1808 à Basse-Terre. François Guillaume est veuf d’Anne Varin depuis un peu moins d’un an. Il est âgé de 36 ans, est natif de la Dominique et réside à Bouillante. Marie Magdeleine Rose Angélique Augustine a 18 ans, est née à Basse-Terre et est la fille naturelle de Brigitte Lesueur. Dans l’acte, juste avant le mutuel consentement, il est mentionné qu’ils sont parents au degré de cousins, Maintenant, tout dépend de ce qu’on appelle « cousins ». Pour cela, regardons juste l’ascendance des 2 mariés.
Marie Magdeleine Rose Angélique Augustine est la fille de Brigitte qui est la sœur de François Guillaume. Ce dernier a donc épousé en secondes noces sa nièce. Un cas que l’on retrouve pour le mariage de Jean Baptiste Léo Dutau et Marie Eugénie Pauline Boudin le 24 avril 1856 à Pointe-à-Pitre. Toutefois, il est clairement mentionné que Marie est la nièce de Jean.
Pas besoin d’aller très loin
Quelques veufs et veuves n’ont pas été bien loin pour retrouver un époux on une épouse. En effet, si certains remariages se sont faits dans la famille, d’autres se sont faits avec la belle-famille.
Marin Bienaimé Morin et les sœurs Lecourtois
Le 7 avril 1868 à Caen, Marin Bienaimé Morin (1811-?), proposé aux douanes, perd son épouse Emilie Pauline Lecourtois (1822-1868), âgée de 46 ans. 4 plus tard, le 17 mai 1872 à Ranville, il se remarie avec la petite sœur de sa première femme : Marie Hélène Lecourtois (1824-1890). Elle a 47 ans, lui 60 et ils seront unis jusqu’au décès de Marie Hélène en 1890 à Ranville.
Pierre Lapeyronie et ses 2 Pétronille
Un remariage qui m’a laissé très perplexe et encore maintenant… A Bordeaux, section Nord, Pierre Lapeyronie (ca1760-1842) épouse Pétronille Cassaigne (ca1767-1847), surnommée Rosalie en famille, le 16 mai 1796. Seulement voilà, Pierre est veuf de Pétronille Cassaigne, épousée le 19 avril 1784, et qui n’est autre que la sœur de Pétronille dite Rosalie. Enfin, si l’on en croit les actes, elles sont toutes les deux filles d’Etienne Cassaigne et de Jeanne Meyroux (ca1736-1808). En effet pour l’instant, je n’ai pas retrouvé l’acte de décès de la première Pétronille, ni l’acte de naissance de la deuxième.
Sources et références
- Le remariage : On remet ça !! Et pourquoi pas ?
- Archives du Loir-et-Cher – Sambin E-DEPOT 233/10 Vue 5/22
- Archives du Loir-et-Cher – Sambin E-DEPOT 233/12 Vue 10/45
- Archives du Loir-et-Cher – Chitenay 4 E 052/4 Vue 2/14
- Archives du Loir-et-Cher – Ouchamps 4 E 170/13 Vue 9/13
- Archives du Loir-et-Cher – Sambin 4 E 233/19 Vue 4/9
- Archives de Meurthe-et-Moselle – Jolivet BMS 1706-1793 Vue 104/514
- Archives de la Côte-d’Or – Pouilly-en-Auxois BMS 1604-1792 Vue 481/710
- Archives du Bas-Rhin – Gottenhouse 4E 160/3 Vue 2/3
- ANOM – Basse-Terre M 1808 Vue 3/40
- ANOM – Pointe-à-Pitre M 1856 Vue 15/41
- Archives du Calvados – Ranville NMD 1863-1873 Vue 335/385
- Archives Bordeaux Métropole – BORDEAUX GG 512 – Paroisse Saint-Michel. – Registre des mariages (3 janvier 1782-5 janvier 1785, 13 juin 1786) – 3 janvier 1782-13 juin 1786 – Vue 139/187
- Archives Bordeaux Métropole – BORDEAUX 2 E 11 – Registre des actes de mariage de Bordeaux, section Nord, 1er vendémiaire an IV – 5e jour complémentaire an IV – 1796 – Vue 75/127
Sympa la collection de remariages insolites ! Même si les mariages oncle-nièce continuent de me perturber…
Je te rassure, c’est mon cas aussi :astonished:
Oh oh ! Je vois une enquête se profiler à l’horizon sur l’affaire des deux Petronille 🤗
Oui, j’y reviens de temps en temps, comme tant d’autres, mais rien pour l’instant 😊