Mon ChallengeAZ 2022 a pour fil conducteur Louis Camille Jean, mort pour la France en 1915, dont j’ai trouvé le diplôme d’honneur lui rendant hommage (voir Des ampoules mais pas que!). Il rend compte des informations le concernant que j’ai trouvées ici et là. J’espère ainsi faire sortir Louis Camille de l’oubli et qu’il revive dans les mémoires.
Dans le billet consacré à la lettre E « Erection » pour ne pas le nommer, j’ai évoqué la loi N° 15135 qui est relative à la commémoration et la glorification des morts pour France au cours de la Grande Guerre. Cette loi, comme toutes les autres, contient un certain nombre d’articles. Ainsi, nous avions pu voir que l’article 5 avait contribué à l’érection de nombreux monuments.
Aujourd’hui, nous allons nous intéresser aux 3 premiers articles de cette loi. A travers ceux-ci, l’État veut lancer le projet d’un Livre d’or comprenant le nom de toutes les personnes qui sont mortes pour la patrie, dont un exemplaire serait à terme déposé au Panthéon.
Comment cela a-t-il été mis en œuvre? Dans un premier temps, le nouveau ministère des Pensions s’est chargé d’établir la liste des morts pour la France pour chaque commune à partir des données du ministère de la Guerre. Ces listes sont composées pour chaque individu de son nom et ses prénoms, sa date et son lieu de naissance, son régiment et son grade et pour finir, sa date et son lieu du décès. Puis dans un deuxième temps, ces listes ont été envoyé aux maires pour les contrôler et les amender. Celles-ci doivent être aussi mises à la disposition des habitants. Évidemment, tout cela ne s’est pas fait en un jour. Il s’est écoulé 10 ans entre le parution du texte de loi et l’envoi des listes.
Ces listes étant consultables dans la Salle des inventaires virtuels des Archives Nationales, j’ai donc eu accès à celle de Claret. Elle est constituée de 3 pages dactylographiées. Je les parcours et là, stupeur, Louis Camille n’y figure pas. Je relis les 3 feuillets pour être sûr et rien n’y fait, il n’est pas dessus. Les défunts sont classés par ordre alphabétique et on passe de « Ferrier » à « Masson ».
Je décide alors de comparer les noms inscrits sur le monument aux morts de Claret avec ceux de la liste. Je m’aperçois qu’il en manque 3 sur cette dernière. 3 personnes qui portent le même patronyme : Louis François Jean, Félix Jean et Louis Camille Jean.
Il peut exister des différences entre les listes des livres d’or et les noms inscrits sur les monuments aux morts. Cela peut s’expliquer par le fait que les monuments aux morts ont été érigés avant la constitution des listes et aussi par l’interprétation de l’article 3. En effet, celui-ci stipule que les personnes devant figurer sur le livre d’or d’une commune sont celles qui y sont nées ou qui y résidaient au moment de leur mobilisation. Cette imprécision entre commune de naissance et commune de résidence a ainsi généré des divergences entre les listes des livres d’or et les noms gravés sur les monuments aux morts.
Malgré cette explication, je reste perplexe. Une recherche m’indique que les 2 autres « Jean » sont frères et bien nés à Claret et qu’au moins un des 2 était présent sur les recensements de la commune en 1911. Tout comme Louis Camille finalement. Ne m’avouant pas vaincu, je me suis connecté au site MemorialGenweb qui a pour but de recenser et honorer les soldats et résistants qui ont donné leur vie pour la France lors de conflits ou de missions, les victimes civiles par faits de guerre ainsi que les soldats étrangers morts sur notre territoire. En quelques clics, je trouve les données de Louis Camille et découvre qu’il est recensé dans le livre d’or de Clermont-l’Hérault!
De retour sur la Salle des Inventaires Virtuelles des Archives Nationales, j’accède à la liste de Clermont-l’Hérault. Elle est un peu plus conséquente que celle de Claret avec une vingtaine de pages. J’y retrouve sans peine (et enfin) Louis Camille. Il n’est pas tout seul, s’y trouvent également les 2 frères Jean, Félix et Louis François. Pourquoi sont-ils tous les 3 sur cette liste? C’est un mystère pour l’instant!
Pour en finir avec les livres d’or, ceux-ci devaient faire 120 volumes, mais les contraintes budgétaires et l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale ont mis fin à cet ambitieux projet.
Le challenge avance et à la lettre suivante, nous en serons à la moitié. Déjà ou enfin selon chacun! A demain donc.
Sources & crédits
Archives Nationales – Livre d’or des morts pour la France de Claret
Gallica – Loi N°15135 du 25 octobre 1919
MemorialGenWeb
Archives Nationales – Livre d’or des morts pour la France de Clermont-l’Hérault
C’est bien étrange en effet.. J’avais bien retrouvé mon AAGP sur le livre d’or de sa commune de résidence.
Une erreur tout bêtement 🤔
Une erreur multipliée par 3 ? Un lot de Jean complet… Le principal reste qu’ils sont bien inscrits même si ce n’est pas le bon livre mais je penche pour qu’il y ait une explication rationnelle… quelque part 🙃
Oui sûrement la liste des Jean de Claret mise dans le dossier de Clermont-l’Hérault… 😊