Quarante-six

Mon ChallengeAZ 2022 a pour fil conducteur Louis Camille Jean, mort pour la France en 1915, dont j’ai trouvé le diplôme d’honneur lui rendant hommage (voir Des ampoules mais pas que!). Il rend compte des informations le concernant que j’ai trouvées ici et là. J’espère ainsi faire sortir Louis Camille de l’oubli et qu’il revive dans les mémoires.

Je fais de la généalogie en tant qu’amateur depuis plus de vingt ans. Malgré toutes ces années, je reconnais qu’il y a des domaines où je n’approfondis pas les recherches. Pas par manque d’intérêt mais parce que celles-ci demandent un déplacement pour consulter les documents, ce qui signifie du temps aussi. Je suis patient et je sais que d’ici quelques mois, j’en aurai à revendre. Je pourrai donc m’organiser et ainsi avoir accès à tous ces documents que l’on ne trouve pas en ligne.

Mais pourquoi je vous parle de cela? A cause du numéro 46. Un numéro que j’ai trouvé dans les tables de successions et absences du bureau de Saint-Martin-de-Londres. Cela concerne bien évidement Louis Camille.

46 correspond au numéro de la déclaration de succession de Louis Camille qui a été enregistrée au bureau de Saint-Martin-de-Londres le 20 juin 1918. Pour en savoir plus, il faudra que je consulte sur place les déclarations de mutation par décès de l’année 1918 du même bureau. Néanmoins, je vois que malgré tout, ce document nous en apprend un peu plus sur Louis Camille. Tout d’abord, n’ayant pas trouvé une trace d’un éventuel mariage jusqu’à maintenant, il y a ici la confirmation qu’il n’a jamais sauté le pas. Puis, il est défini comme propriétaire. Qu’est-ce que cela signifie exactement? Avait-il acquis un bien? Je suppose que la réponse est dans sa déclaration de succession.

Avant cette succession, il y en a eu une autre. En effet, lors du jugement déclaratif de décès de Louis Camille, il est fait mention « que la succession de ce militaire a été remise à la famille« . De quoi est-il question? Cela fait référence à l’instruction N°14 du Ministère des Pensions de 1916 intitulée « Instruction pratique sur la destination à donner aux successions militaires, biens des disparus et objets trouvés« . L’objectif de celle-ci est de fixer les règles d’après lesquelles seront relevés, réunis et transmis les valeurs, sommes ou objets ayant appartenu à des militaires décédés ou disparus. Les différents articles de l’instruction détaillent les procédures à effecteur selon la catégorie de militaires (Français, non métropolitains, alliés, ennemis…) et le type de biens.

Pour résumer brièvement, les objets du soldat décédé ou disparu sont regroupés dans un paquet sous toile plombée ou scellée, dans un délai maximal de 15 jours après le décès ou la disparition. Est accrochée à celui-ci une étiquette indiquant les informations relatives au militaire.

Puis le colis est transmis au bureau des successions militaires de la gare Montparnasse. Dans le même temps, un relevé des successions (liste des objets) est envoyé par pli recommandé vers un service de succession, situé dans le 15^e arrondissement. Pour terminer, le colis est acheminé généralement par chemin de fer pour être remis à la famille.

Je n’ose imaginer l’émotion que Joseph et Mélanie ont ressenti quand ils ont reçu le colis de succession de Louis Camille et en découvrant son contenu. Celle que sûrement tant d’autres familles ont ressenti aussi dans les mêmes circonstances.

C’était le dernier billet de la semaine. Je vous souhaite un bon dimanche et à lundi pour découvrir l’environnement de Louis Camille.

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Sources & crédits
Traductions assermentées – Comment faire son testament
Archives départementales de l’Hérault – 3 Q 14068 Table des successions et absences Bureau d’enregistrement de Saint-Martin-de-Londres
Gallica – Bulletin officiel du Ministère de la guerre. Partie réglementaire 1916
Forum PAGES 14-18 – Effets personnels des soldats morts au combat
Forum PAGES 14-18 – Document d’un poilu tué en 1916