Un jour, ils sont partis de l’endroit où ils vivaient. Certains à quelques centaines de kilomètres et d’autres à plusieurs milliers. Certains seuls et d’autres avec leur famille. Les raisons ? Elles peuvent être multiples. L’idée que l’herbe est plus verte ailleurs, le désir d’aventures, une passion, un besoin professionnel, l’exode… Un ChallengeAZ qui prend des airs de globe-trotter avec 26 individus qui ont eu la bougeotte à un moment de leur vie!
André Sargenton (1742-1810), sosa 226, de Bergerac au Moule
Blanc, noir, pourpre et vert, 4 couleurs qui auraient pu être le titre d’une chanson digne de Marcel Amont, mais qui font bien évidemment penser à une région de France. Une région mais aussi une ancienne province connue pour son patrimoine culturel et archéologique, sans compter sa gastronomie ! Vous avez, j’en suis sûr, deviné de quoi je parle : du Périgord bien entendu! C’est dans celui dont la couleur est une nuance de violet qu’est originaire André Sargenton, plus précisément d’une ville que traverse une rivière dont le département porte le nom.
C’est dans la belle ville de Bergerac que naît André Sargenton, le 11 février 1742. Son baptême se déroule en l’église Saint-Jacques 4 jours plus tard. Son père François est qualifié de bourgeois et cumule visiblement plusieurs fonctions puisqu’il est apothicaire et/ou maître chirurgien dans les actes de baptême de ses enfants. Pour sa mère, c’est juste Jeanne Bailhot. André va faire partie d’une famille nombreuse car au moment de sa naissance, il n’a qu’une sœur mais il en aura 5 autres par la suite ainsi que 7 frères.
On peut supposer qu’André a traversé l’Atlantique dans les années 1760 et possiblement avec un de ses frères, Jean né en 1743. En effet, lorsque ce dernier se marie au Moule en 1768, fief de l’aristocratie coloniale au 18e siècle, il est fait mention d’un autre Sargenton, sans plus de précision, en bas de l’acte de mariage.
C’est dans cette commune du Moule qu’André va épouser Marie Thérèse Croquet, une jeune créole «moulienne» de 20 ans. Le couple a au moins 6 enfants qui naissent tous au Moule, 1 garçon et 5 filles mais seulement 3 d’entre eux, Jeanne Thérèse Alexandrine née en 1775, Salvie Constance née en 1785 et Anne Victoire née en 1791, atteindront l’âge adulte.
Le 1er vendémiaire an V (22 septembre 1769) a lieu en Guadeloupe un recensement général nominatif et numérique par commune. Puis un deuxième recensement, à l’identique du premier, est réalisé un an plus tard, le dernier jour complémentaire an V (21 septembre 1797). André Sargenton, Marie Thérèse Croquet et leurs 3 filles, avec quelques approximations sur les prénoms, figurent dans les 2 pour la commune du Moule. Autant les âges donnés pour sa femme et les 3 enfants sont cohérents dans les 2 recensements, André, lui, vieillit de 5 ans entre 1796 et 1797. Mais mis à part cette différence d’âge qui peut prêter à sourire, c’est son état de santé qui l’est moins puisque il est, au moins depuis 1796, dans un état de démence.
13 ans après le 2e recensement, dans la nuit du 19 février 1810, André s’éteint dans sa maison du Moule. Sa démence l’a probablement empêché d’assister aux mariages de sa fille Jeanne en 1801 et 1806, et à celui de Salvie en 1807.
Ce sont des voyageurs dans le famille d’André! 2 de ses jeunes frères, André âgé de 13 ans et Jean Jacques de 1 an son cadet, l’ont rejoint en 1771 en embarquant à Bordeaux sur «La Désirée».
La mère d’André a également fait un aller-retour vers le Moule, car elle est présente et marraine de sa fille Jeanne Thérèse Alexandrine à son baptême le 5 mars 1777.
Sources & crédits
Archives départementales de la Dordogne – Panorama de Bergerac
Monumentum – Eglise Saint-Jacques à Bergerac
Archives départementales de la Dordogne
Généalogie et Histoire de la Caraïbe
Archives nationales d’outre-mer
Archives départementales de la Gironde – Certificats de catholicité (1763-1771)
C’est incroyable tous ces gens qui voyageaient à une époque où c’était si compliqué…
Peut-être pas si compliqué que cela finalement où c’est l’idée qu’on s’en fait par rapport à maintenant 😊
Oh Salvie quel jolie prénom ! Ils avaient le gène de la bougeotte sur cette branche 😉
** joli 🙄🙄