Un jour, ils sont partis de l’endroit où ils vivaient. Certains à quelques centaines de kilomètres et d’autres à plusieurs milliers. Certains seuls et d’autres avec leur famille. Les raisons ? Elles peuvent être multiples. L’idée que l’herbe est plus verte ailleurs, le désir d’aventures, une passion, un besoin professionnel, l’exode… Un ChallengeAZ qui prend des airs de globe-trotter avec 26 individus qui ont eu la bougeotte à un moment de leur vie!
Antoine Valton (1738-1807), sosa 352, de Marseille au Puy-Notre-Dame
Bien avant que je me lance à papillonner à la recherche d’ancêtres et autres, je me souviens, quand j’étais petit, de discussions avec ma grand-mère maternelle pendant lesquelles elle évoquait Adolphe, son père disparu en 1914 (voir «Tout ou presque sur Adolphe»). Elle aimait dire que nous avions des origines anglaises. Pourquoi? Parce que son nom de jeune fille était «Valton» et que pour elle «Valton» sonnait et avait l’aspect d’un patronyme d’outre-Manche. A l’âge que j’avais à l’époque, il n’y avait aucune raison que je ne mette sa parole en doute. Au contraire, j’étais plutôt émerveillé par cette soit-disant origine. Par la suite, j’ai grandi et commencé des recherches, et j’ai malheureusement mis à mal les croyances de ma grand-mère. Les origines des «Valton» étaient bien loin d’un pays connu pour son climat pluvieux et brouillasseux. Elles étaient visiblement plus proches d’une région chère à Marcel Pagnol.
En remontant la branche Valton de ma grand-mère, j’ai plutôt découvert des origines angevines. En effet, son grand-père, René Valton (1841-1896) est né aux Ponts-de-Cé, commune bordée par la Loire, en-dessous d’Angers. Le père de René, René Louis (1805-1871), est quant à lui né à Brissac de l’union de Jean Baptiste Valton et Perrine Tesnier mariés en 1797 à Doué (Doué-la-Fontaine). Pour le moment, on reste complètement dans l’Anjou pour les Valton!
L’acte de mariage de Jean Baptiste Valton nous apprend qu’il est né à Poitiers, paroisse Saint-Michel, mais qu’il réside à Montreuil-Bellay, commune limitrophe de la Vienne et des Deux-Sèvres. On est toujours en Anjou, dans le tout nouveau département du Maine-et-Loire créé en mars 1790. Évidemment, les parents de Jean Baptiste figurent dans l’acte. Leurs noms ? Antoine Valton et Renée Viger. Au vu du lieu de naissance de leur fils, on peut penser que ces derniers se sont mariés à Poitiers, mais ce n’est pas le cas. Antoine et Rénée se sont unis au Puy-Notre-Dame, commune jouxtant Montreuil-Bellay, le 3 septembre 1765 et c’est là que cela devient intéressant!
Je n’explique pas les lignes tracées au travers de la page mais elles n’empêchent pas de découvrir l’origine surprenante d’Antoine. Si j’en crois ce que le curé a noté, il est natif de la paroisse de Notre-Dame-des-Accoules à Marseille et y serait né vers 1738. Sur le coup c’est une sacré surprise, un ancêtre marseillais! J’ai alors une pensée pour ma grand-mère en me disant que son aïeul était loin d’avoir l’accent du royaume d’Angleterre! Les parents d’Antoine sont aussi indiqués dans l’acte : il s’agit de Pierre, qui est matelot, et de Marguerite Beluguet. Bien entendu, je me précipite vers les archives des Bouches-du-Rhône, où je retrouve sans trop de difficultés l’acte de baptême d’Antoine en date du 2 juillet 1738 dans la paroisse de Notre-Dame-des-Accoules.
Par la suite, je n’ai pas trouvé trace d’un mariage entre le matelot Pierre Valton et Margurite Beluguet, ni de naissances d’éventuels frères et sœurs d’Antoine sur Marseille. J’ai une hypothèse concernant ce couple que j’exposerai dans une future série d’articles consacrés à mes différentes épines généalogiques. Ce qui sûr, par contre, c’est qu’Antoine a fait le chemin de la canebière jusqu’à l’Anjou inférieur pour s’y fixer et exercer son métier de tourneur ou chaisier selon les actes.
Les 8 enfants d’Antoine et de Renée sont nés respectivement au Puy-Notre-Dame, pour la première, à Poitiers pour les 2 suivants, puis à Doué pour les 5 derniers. On peut penser que c’est l’exercice de son métier qui a provoqué ses différents déplacements.
A la fin du 18e siècle, Antoine s’installe à Vihiers, commune située entre Cholet et Saumur et c’est ici qu’il va finir sa vie. Il est veuf au moins depuis 4 ans quand il décède le 30 décembre 1807. Il est dit âgé de 85 ans alors qu’il n’en a que 69…
Sources & crédits
INHA – Vue de l’Hôtel de Ville de Marseille du côté du Port
Archives départementales du Maine-et-Loire
Archives départementales des Bouches-du-Rhône
Strucrurae – Église Notre-Dame-des-Accoules
Passer d’un matelot marseillais à un chaisier angevin, c’est intrigant… Hâte de découvrir tes hypothèses sur cette épine.
Il y a longtemps que je veux faire cette série d’articles. Maintenant j’y suis forcé 😅
J’ai des anglais qui se sont fixés à Toulon, tout n’est donc pas perdu ! 😉
Merci Bérénice, je garde l’espoir maintenant 😅
L’accent marseillais est beaucoup plus ensoleillé tu ne perds pas au change. Je profite de l’illustration du jour pour applaudir tes montages actes + église, je les trouve très réussis 👏👏
Oui y a pas photo 😎 et mille mercis pour tes 👏, je les trouve bien moi aussi 😇