Un jour, ils sont partis de l’endroit où ils vivaient. Certains à quelques centaines de kilomètres et d’autres à plusieurs milliers. Certains seuls et d’autres avec leur famille. Les raisons ? Elles peuvent être multiples. L’idée que l’herbe est plus verte ailleurs, le désir d’aventures, une passion, un besoin professionnel, l’exode… Un ChallengeAZ qui prend des airs de globe-trotter avec 26 individus qui ont eu la bougeotte à un moment de leur vie!
René Valton (1841-1896), sosa 44, des Ponts-de-Cé à Velencia
30 novembre, dernier jour du ChallengeAZ pour l’édition 2023. Déjà ! diront certains ou enfin ! diront d’autres. En ce qui me concerne, je suis partagé entre les 2 sentiments. Déjà, parce que le mois est passé rapidement tant j’ai été absorbé par l’écriture des articles et les recherches pour les illustrer. Enfin, car malgré tout, le rythme a été soutenu tout au long du mois, surtout quand rien n’est préparé à l’avance. Ce dernier article a aussi un petit goût de nostalgie. Il me ramène à un de mes premiers billets sur ce blog, dans le cadre du RDVAncestral, dans lequel je narrais ma rencontre au Venezuela avec mon bisaïeul, René Valton.
Antoine Valton avait déjà fait le chemin de Marseille à la région angevine dans «V comme le V de Valton – Antoine Valton (1838-1807)». René, son arrière-petit-fils, donne l’impression de n’avoir pas arrêté de se déplacer tout au long de sa vie depuis sa naissance aux Ponts-de-Cé : Le Mans, Angers, Choisy-le-Roi, Paris, Thônes, Paris, Valencia (Venezuela).
René Valton est né le 27 février 1841 aux Ponts-de-Cé, commune située sur les bords de la Loire au sud d’Angers. Il va être l’aîné d’une famille de 5 enfants, dont les parents sont René Louis et Renée Françoise Gazeau.
Depuis Antoine, les Valton sont tourneurs de père en fils. René va déroger à la tradition familiale et décide de travailler avec d’autres matériaux que le bois. Il choisit le feutre, le coton, la soie, l’osier, la paille ou le poil de castor : René est chapelier. Bien évidemment, un chapelier fréquente d’autres chapeliers et leurs proches, et parfois des unions s’ensuivent. C’est notamment le cas de René après sa rencontre avec Hermance Julie Corne, une fille de chapelier. Hermance est née en 1851 à Gennes, ville située entre Angers et Saumur. Elle est la petit-fille de Jacques Corne, le chapelier originaire de la région d’Agen vu dans «J comme le J de Jacques – Jacques Corne (1792-1850)». René et Hermance se marient au Mans le 4 juillet 1870.
A partir de cette date, René va se déplacer tout le temps. En 1873, il est à Angers pour la naissance de René Camille. Il passe en région parisienne à Choisy-le-Roi en 1876 où Hermance met au monde Adolphe Bernard Louis, mon arrière-grand-père. Puis il se dirige vers Paris dans le 20e où nait Valentine Blanche Zélie en 1778 et dans le 12e en 1883 pour la naissance de Georges Valentin Henri. 3 ans plus tard, il est à Thônes, commune proche d’Annecy, comme contremaître à l’usine de chapellerie des frères Agnellet. Le petit dernier de la famille, Georges Adolphe Valentin, arrive en 1887.
Moins de 10 ans après la naissance de son benjamin, René se trouve à 8 000 km de la France. Il estau Venezuela dans la ville de Valencia. Comment est-il arrivé là? Où a-t-il embarqué? Pourquoi a-t-il quitté son poste à Thônes? Si seulement je le savais. D’après ma grand-mère, la fille de son fils Adolphe, René est parti là-bas, poussé par Hermance, qui avait paraît-il un fort caractère. En effet, elle aurait tenté de récupérer une part de l’héritage destiné à sa bru quand mon arrière-grand-père est mort en 1914. A-t-elle fait croire à René que le Venezuela était un El Dorado et qu’il y avait possibilité de faire fortune? C’est possible mais toujours est-il que sur place René est atteint de dysenterie et va en mourir le 6 mai 1896 à l’asile de bienfaisance de la paroisse d’El Socorro de Valencia.
Quand je pense à René, j’ai toujours un moment d’émotion en me demandant s’il savait au moment de s’éteindre que sa fille Valentine l’attendait depuis 1 mois dans ce qu’on appelle un monde meilleur? Pour chasser cela, je préfère l’imaginer lors cette journée où il pose derrière sa femme et ses 3 premiers enfants.
Sources & crédits
Wikimedia Commons – Ciudad de Valencia (1900)
Archives départementales du Maine-et-Loire
Archives départementales de la Sarthe
Archives de Paris
Figure-toi que je me souviens très bien de ton premier billet et de ton ancêtre qui a fini sa vie si loin de son pays d’origine. C’est un joli clin d’œil que de finir par lui. Bravo pour ce challenge !
Merci Christelle 😊 je me demandais si j’allais en reparler mais je n’ai pas résisté 😇
Cette histoire est touchante, c’est un beau partage.
Oui bravo pour ce challenge.
Merci Pierre 😊 il y toujours des individus dans l’arbre familial qui touchent plus que d’autres et René en fait partie 🥺
Un super challenge, que j’ai réussi à suivre au jour le jour
Merci Véronique d’avoir fait les voyages 😊
Il eut été dommage que je passe à côté de cette belle photo de famille à cause des aléas de publication ! Le caractère d’Hermance se reflète sur le cliché 😉 Bravo pour ce challenge et ces voyages quotidiens passionnants. Même à l’arrache les billets sont bien ordonnés et documentés. Un plaisir de lecture quotidienne 👏👏
Merci Béatrice 😊 Hermance aurait elle fait la paire avec ta Léa ?